(Nirigua, en latin : eau noire)
C'est un village fort ancien. En décembre 879, Robert d'Avallone et son épouse Ermensinde donnèrent, conjointement au monastère de Tulle dont Adace était abbé, deux métairies situées à Nirige.
La première était cultivée par la famille Ragonal, et la seconde par la famille Christian. Soixante-dix ans plus tard, en 945, Boson, abbé laïque des monastères de Rosuliensis (Rosiers d'Egletons) et de Evanensis, frère de Raynaud d'Albussac, fit don d'une troisième métairie située à Nirige (au même lieu).
Combien de temps l'abbaye de Tulle conserva-t-elle ces trois métairies ? Nous ne le savons pas exactement ! Ce qu'il y a de certain, c'est que la famille Maruc, originaire de Sarran, était propriétaire à Nirige au XVIIe siècle.
Un de ses membres, Pierre Antoine de Maruc, eut l'idée de réédifier dans le village de Nirige la chapelle anciennement placée sous le vocable de Saint Jean Baptiste.
Donc, en 1674, avec la permission de Monseigneur Mascarone, évêque de Tulle (1672), les travaux commencèrent ; mais la mort surprit Pierre Antoine de Maruc avant qu'il ait achevé son œuvre... Sa fille Marguerite de Maruc de Saint-Agne continua sa construction, assez lentement d'ailleurs.
En 1709, elle commanda un tableau et un maître-autel ; le devant d'autel devait représenter Sainte Marguerite et Notre Dame de Pitié. La construction étant terminée en 1719, elle fut bénite l'année suivante, le 20 septembre 1720 sur autorisation de Monseigneur de Saint-Aulaire, évêque de Tulle par Messire Brossard, curé d'Espagnac. La nouvelle chapelle fut dédiée à Saint-Jean Baptiste, à Notre Dame de Pitié et à Sainte Marguerite, honorant ainsi à la fois le Saint, la Vierge, la Sainte et la Mécène de ces lieux.
L'origine est fort ancienne. On sait que la Vicairie d'Espagnac était incluse dans la liste des propriétés et sanctuaires remis à l'abbaye de Tulle selon les prescriptions du fameux testament d'Adhemar des Echelles en 930. Or, en l'an 1115, le Pape Paul II, régnant d’août 1099 au 21 janvier 1118, fit établir à nouveau une énumération desdites possessions, on y ajouta divers biens et pour notre région, les chapelles désaffectées suivantes :
- Saint-Jacques de la Monédière - Chaumeil - détruite ;
- Saint-Étienne de Braguse - Gimel - ruinée ;
Il résulte de la mention portée sur cet état que la chapelle de Nirige, détruite en 1115, existait avant cette date, donc très vraisemblablement, elle était en bon état à l'époque du testament de 930, soit au Xe siècle.
Il est possible qu'elle ait existé au siècle précédent, qui est celui de Charlemagne.
Sous l'épiscopat de Monseigneur Ancelin, évêque de Tulle, un procès-verbal de tournée pastorale, fait connaître qu’à la date du 1er juillet 1689, on comptait 16 communautés de Prêtres pour la paroisse d'Espagnac.
C'est dans ce même temps que la famille de Jean Maruc (qui se titrait "Seigneur de Saint-Agne et de Nirige, conseiller du Roi et assesseur en l'élection de Tulle"), était largement possessionnée à Espagnac et dans les environs.